Mes deux premières années de sexualité, je pensais qu’il était normal qu’un rapport dure deux minutes. Il avait un an de plus que moi, j’étais sa seconde partenaire. Ses caresses et cunnilingus me donnaient quasi systématiquement un orgasme clitoridien rapidement. Mais je trouvais la durée de nos rapports assez courte. Puis quand les sentiments et le désir que j’avais pour lui m’ont quittée, je me suis retrouvée par hasard à fixer le réveil, en missionnaire. La pénétration n’avait duré que 2 minutes et il était satisfait, pas moi. Je me suis surprise par la suite à surveiller le réveil, toujours moins de 5 minutes, quelle que soit la position, et ça faisait 2 ans que ça durait.

Puis j’ai rencontré mon premier initiateur au plaisir. Un déclic. Il était plus âgé que moi, plus expérimenté, plus à l’écoute du corps de la femme, et tout est devenu plus intense. Le corps qui s’éveille autrement. L’idée qu’il y a autre chose que le devoir conjugal 2.0. Je découvre que je peux ressentir plus, vivre plus, exiger plus. Il ne me juge pas et m’accompagne plusieurs mois dans cette découverte.

J’ai expérimenté avec d’autres hommes, des rencontres éphémères ou plus stables et exclusives. J’ai appris à découvrir mon corps, son fonctionnement, mes "déclencheurs", comment j’aimais être touchée, etc.

Puis j’ai eu ma grossesse, j’ai allaité 8 mois entièrement dédiée à ce petit être que je venais de mettre au monde et à ma carrière. Il fallait ensuite que je me réapproprie mon corps, mes envies et que je me retrouve femme à nouveau. Puis 10 ans après une pandémie mondiale, une fatigue sociétale, un épuisement professionnel et un corps qui absorbe tous ces traumas. Il m’aura fallu 5 ans cette fois pour me retrouver, à tous les niveaux, une pause nécessaire.

A 40 ans je ne me serais jamais sentie aussi sûre de moi, libre et incarnée. Cette fois, je ne reviens pas pour combler un vide, mais pour nourrir un feu. Je ne suis plus la même. Je veux explorer mon corps, mes désirs, mes pouvoirs mais avec des codes que je choisis moi-même. Pas ceux imposés par les autres, ni ceux du patriarcat déguisé en Tinder ou de mon chauffagiste.

J’ai compris que ce n’était pas une errance, mais une discipline. C’est ici que naît Dear Minou. L’Art du minoutage est né avec Kali, ma co-pilote, ma complice, mon âme-sœur depuis plus de 20 ans, qui a su poser des termes et m’aider à canaliser ce que je vivais.

Le minoutage n’est pas une excuse à l’hypersexualité, mais une voie de lucidité, d’expérimentation, et de maîtrise assumée. Je suis sélective. Je suis libre. Et je ne fais plus rien à moitié. Je ne veux ni de contrat ni chaîne. Je veux des découvertes, des montées en tensions, des jeux de regards qui embrasent. Donner du plaisir mais aussi en recevoir. Des caresses qui électrisent, une langue qui n’a pas peur de descendre entre mes jambes et une queue qui honorera mon temple sacré. Je veux que mes limites soient entendues et respectées, et mon plaisir toujours plus exacerbé.

Dear Minou est là pour accompagner toutes les femmes qui souhaitent se repositionner au centre de leurs désirs et plaisir, se choisir enfin, et jouir librement en écrivant leurs propres règles.

                                                                                                                                                                                                                       Mina Cambrai

Comment j’en suis venue à explorer la sexualité, ma sexualité